
Le Bien Public s'intéresse au problème du démarchage
Share
Deux Côte-d'Oriens vont commercialiser une solution ingénieuse
Bérénice Sapin et Guillaume Pelèse ont conçu un appareil qui bloque les appels intempestifs. Le TRANQUILITEL, qu'ils ont commencé à commercialiser, vise en priorité tous ceux qui passent du temps à al maison - les autoentrepreneurs, les assistantes maternelles, et... les retraités.
Le démarchage téléphonique et les spams vocaux sont la bête noire des Français qui travaillent à la maison. « Dans le cadre de mon activité, le téléphone est un outil de travail, je suis obligée de répondre », raconte Bérénice Sapin, gérante de chambre d'hôtes à Mâlain. Sauf que, dérangée par des appels indésirables, parfois jusqu'à dix fois par jour, elle n'en pouvait plus. «Je me suis inscrite sur Bloctel », le service lancé en 2016 par l’État pour recenser les foyers qui refusent le démarchage téléphonique, « mais ça ne marche pas bien .» Les plus malins passent à travers les mailles du filet.
Principe du test de Turing
C'est là que Guillaume Pelèse, son compagnon, entre en jeu. Ingénieur des télécoms, il a eu l'idée, il-y-a deux ans de cela, de lui installer un boîtier, entre la prise et le téléphone, dont il a paramétré la carte électronique pour bloquer les appels intempestifs. "Le principe est le même que celui du captcha sur l'ordinateur, vous savez, quand on vous demande de sélectionner les images avec une voiture ou un feu tricolore, détaille-t-il. Ici, on demande à l'appelant de composer un code, de faite une manip' que seul un humain au bout du fil peut comprendre. C'est le principe du test de Turing" appliqué au téléphone, détaille notre interlocuteur.
Eviter qu'une personne âgée ne tombe en allant répondre au téléphone.
Le dispositif marche tant et si bien que le couple s'est penché sur sa commercialisations. Il a identifié un fournisseur, l'été dernier, capable de produire les boîtiers et les cartes électroniques. Il a constitué un stock de 500 pièces, "le temps de voir si l'appareil, judicieusement baptisé Tranquilitel, rencontre son public", précise Guillaume Pelèse, qui en a déjà vendu une trentaine. L'ingénieur s'est adjoint les services d'un petit robot qu'il a lui-même fabriqué, pour l'aider à faire les paramétrages et les tests avant l'expédition chez les clients.
Le Tranquilitel est commercialisé 69 euros avec une garantie satisfait ou remboursé sur un mois. "Nous réfléchissons à l'idée d'un abonnement pour le rendre accessible à tous", précise cependant Guillaume Pelèse. L'autoentreprise, elle, ne dégage que très peu de marge avec le Tranquilitel. Le couple ne veut pas en faire un commerce lucratif. Bérénice accueille ses hôtes. Guillaume est toujours salarié d'Options Télécom. "L'idée, surtout, c'est de rendre service, d'éviter qu'une personne âgée ne tombe en allant répondre au téléphone, tout ça pour un appel à la c..", conclut Guillaume Pelèse.
Par Alexandra CACCIVIO