Pourquoi les appels de démarchage augmentent en fin d’année (et comment garder son calme)
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La “saison haute” du démarchage
Fin d’année rime avec fêtes, cadeaux, bilans et bonnes résolutions. C’est aussi, malheureusement, une période de haute activité pour le démarchage téléphonique. Les centres d’appels savent que les consommateurs sont plus enclins à dépenser (cadeaux, travaux, assurances, abonnements, énergie…) et intensifient leurs campagnes à cette période.
À cela s’ajoutent les opérations commerciales massives : Black Friday, Cyber Monday, promos de Noël, soldes d’hiver qui se préparent. Beaucoup de sociétés multiplient les prises de contact “à froid” pour “ne pas rater la saison”, quitte à frôler la limite de l’acceptable en termes de fréquence et d’insistance.
Résultat : le téléphone fixe sonne plus souvent, parfois plusieurs fois par jour, avec des numéros inconnus, masqués, ou des messages préenregistrés. Pour beaucoup de foyers, cela crée une sensation de harcèlement et d’intrusion dans la vie privée.
Pourquoi ces appels nous épuisent mentalement
Un appel de démarchage isolé n’est pas dramatique. Ce qui épuise, c’est la répétition, l’effet de surprise, et cette impression d’être “à disposition” de parfaits inconnus, à n’importe quelle heure.
Chaque sonnerie coupe ce que l’on était en train de faire : un repas, une sieste, un moment de calme, l’aide aux devoirs des enfants, ou simplement un instant de silence. Ce micro-stress répété finit par peser sur le moral et sur la patience. Certaines personnes en viennent même à redouter la sonnerie du téléphone, de peur que ce soit “encore eux”.
En fin d’année, ce phénomène est accentué par la fatigue accumulée, les journées plus courtes, le stress des fêtes à organiser et parfois des soucis financiers. Un environnement déjà tendu devient alors beaucoup plus sensible à ces sollicitations intempestives.
Les techniques les plus utilisées en fin d’année
En fin d’année, plusieurs types de discours reviennent très souvent :
- Les “offres exceptionnelles” à durée limitée : travaux d’isolation, changement de fournisseur d’énergie, abonnements TV ou Internet, assurances, etc. L’urgence est volontairement mise en avant pour pousser à décider vite.
- Les appels “pseudo-administratifs” : on vous parle de droits à ne pas perdre, de mise en conformité, de “dossier à mettre à jour”, avec un ton très sérieux pour vous faire croire à une obligation.
- Les démarches liées aux “aides” : primes, crédits d’impôt, aides à la rénovation, CPF… Le vocabulaire administratif est utilisé pour créer un climat de confiance, alors qu’il s’agit souvent de vente pure et simple, voire de tentatives d’arnaque.
Le point commun : jouer sur la peur de manquer quelque chose, sur la confusion, ou sur la peur de ne pas être “en règle”. C’est précisément ce qui rend ces appels aussi intrusifs émotionnellement.
Ce que vous avez le droit de faire (et de ne pas faire)
Beaucoup de personnes se sentent coupables de raccrocher, comme si elles manquaient de respect à l’interlocuteur. En réalité, vous avez des droits simples et clairs au téléphone.
Vous avez tout à fait le droit :
- De ne pas répondre aux numéros inconnus ou masqués.
- De raccrocher immédiatement si le discours vous met mal à l’aise ou vous semble confus.
- De dire “Je ne suis pas intéressé(e), merci, au revoir” et de mettre fin à l’appel sans débat.
- De ne jamais donner d’informations bancaires, de codes, de mots de passe, ni même de copies de pièces d’identité à la suite d’un appel entrant.
Ce que vous n’avez aucune obligation de faire :
- Justifier votre refus.
- Répondre aux questions personnelles (“Quel est votre revenu ?”, “Quel est l’âge des personnes du foyer ?”, etc.).
- Rester en ligne “pour ne pas paraître impoli”.
Se rappeler ces points, c’est déjà reprendre une bonne partie du contrôle.
Gérer ces appels sans se laisser submerger
L’objectif n’est pas de vivre dans la peur, mais d’organiser un cadre clair pour que le téléphone redevienne un outil utile, pas une source de tension.
Quelques réflexes simples peuvent aider :
- Se fixer une règle personnelle : ne jamais prendre de décision commerciale au téléphone. On écoute éventuellement, puis on demande d’envoyer un mail ou un courrier, et on réfléchit à tête reposée.
- Se ménager des “zones de tranquillité” dans la journée : par exemple, débrancher la sonnerie du fixe pendant le repas ou après une certaine heure. Les proches peuvent être prévenus de ces horaires, et utiliser d’autres moyens en cas d’urgence.
- Afficher près du téléphone une petite note avec deux phrases-clés toutes prêtes, du type : “Je ne traite rien par téléphone, merci, au revoir.” Cela permet de répondre sans stress, presque mécaniquement, puis de raccrocher.
Ces gestes ne suppriment pas tous les appels, mais ils réduisent énormément leur impact sur votre bien-être.
Protéger ses proches, en particulier les plus vulnérables
Les personnes âgées et les personnes isolées sont souvent les premières victimes de démarchage agressif et d’arnaques. Elles répondent davantage au téléphone fixe, discutent plus longtemps, font confiance plus facilement, et osent moins raccrocher.
Pour un parent ou un proche âgé, vous pouvez :
- Parler ouvertement du sujet, sans les infantiliser, en expliquant que la plupart des appels ne viennent pas de leur banque ou de l’administration, mais de sociétés commerciales.
- Établir une règle simple : “Si quelqu’un te parle d’argent, de travaux, d’aides à récupérer ou de problèmes avec le compte bancaire, tu ne décides jamais au téléphone. Tu notes le nom de la société, tu raccroches, et on regarde ensemble.”
- Lister avec eux les numéros importants (famille, médecin, voisins, etc.) et les distinguer des numéros inconnus, qui peuvent être ignorés sans culpabilité.
Cette démarche est souvent très rassurante : la personne se sent protégée, informée, et moins seule face à ces appels.
Quand la technique peut aider… sans tout résoudre
Il existe aujourd’hui plusieurs moyens techniques pour filtrer et bloquer les appels indésirables : réglages de la box, listes noires, apps pour le mobile, boîtiers spécialisés comme le Tranquilitel, etc. L’idée n’est pas de tout connaître, mais de savoir que vous n’êtes pas totalement désarmé.
L’intérêt de ces solutions est double :
- Réduire mécaniquement le nombre d’appels qui vous dérangent, surtout quand ils sont répétitifs ou clairement commerciaux.
- Vous permettre de décrocher plus sereinement quand le téléphone sonne, parce que vous savez qu’une partie du “bruit” est déjà filtrée.
La France dispose aujourd’hui d’acteurs spécialisés qui se concentrent uniquement sur la tranquillité téléphonique, notamment sur le téléphone fixe, un peu oublié par les grandes plateformes. Ce sont ces acteurs-là qui font avancer le sujet au quotidien, en se concentrant sur un objectif simple : vous rendre votre calme au bout du fil.